Turquie : La profanation d’une église troglodyte de Mehr interroge sur le retour possible des chrétiens dans cette région

« Plus d’un an s’est écoulé depuis l’enlèvement du couple Diril et le meurtre de Simoni. Il n’y a pas eu de justice. Et maintenant, leur église est attaquée. Ces cas sont étroitement liés. S’il n’y a pas de responsabilité pour ces crimes, comment les chrétiens peuvent-ils rentrer chez eux en toute confiance à Mehr ? »

L’église Marta Shimoni, située dans le village de Mehr en Turquie, a été vandalisée le 11 mai dernier. Les objets liturgiques de cette église rupestre bâtie dans les montagnes ont été profanés.

Bedri,un fils prêtre de Şimuni et Hürmüz Diril donnait la messe dans l'église troglodyte Marta Şimoni du village chaldéen à l'accès très difficile

Le 11 mai des vandales ont déchiré les étoffes,jeté les statues à terre et la croix dans un champ.#Turquie https://t.co/9S8vNLV8l5 pic.twitter.com/L0bVpHDESG

— Yol (@Yollar9) May 13, 2021

Le village de Mehr était à majorité chrétienne avant d’être évacué dans les années 90. Depuis une dizaine d’années, un couple de chrétiens, Simoni et Hormoz Diril, avaient repris les célébrations dans ses murs.

Simoni et Hormoz avaient été enlevés l’année dernière. Simoni avait été retrouvée morte, mais son mari est toujours recherché.

Un de leurs proches soupçonne que la profanation de l’église soit liée à leur disparition :

« Tout d’abord, je condamne fermement cette attaque odieuse contre notre église. Cette attaque ne correspond ni à l’humanité ni à aucune croyance. Il est évident que les personnes qui ont fait cela sont très mal à l’aise avec notre présence sur nos terres et avec nos croyances. Cet assaut de notre présence dans le village est une indication que quelqu’un est dérangé, et ils ne veulent pas de nous ici. Ce qui nous inquiète le plus, c’est qu’il s’agit d’une continuation de la persécution de mes parents en janvier de l’année dernière. Nous soupçonnons même que cela soit lié au meurtre et à la disparition de mes parents. »

Claire Evans, directrice de la CPI dénonce « un modèle continu d’intimidation et de menaces contre la présence chrétienne à Mehr ». elle s’interroge sur le retour possible des chrétiens à Mehr.

« Plus d’un an s’est écoulé depuis l’enlèvement du couple Diril et le meurtre de Simoni. Il n’y a pas eu de justice. Et maintenant, leur église est attaquée. Ces cas sont étroitement liés. S’il n’y a pas de responsabilité pour ces crimes, comment les chrétiens peuvent-ils rentrer chez eux en toute confiance à Mehr ? »

M.C.